Je ne vois plus mes petits-enfants. Que puis-je faire ?
Avancer dans l’âge peut nous amener à vivre des situations ou des évènements différents de ceux que nous avions l’habitude de vivre et d’appréhender. Chacun est invité à changer de place et parfois même de responsabilités au sein de la famille. La communication peut ainsi devenir difficile d’autant plus que les schémas familiaux se multiplient, la mobilité géographique se développe, la durée de vie s’allonge. La manière de vivre la relation avec les petits-enfants peut aussi se trouver très affectée par une rupture avec son propre enfant et/ou sa belle-fille et gendre.
Des grands-parents n’ont parfois plus accès à leur(s) petit(s)-enfant(s) ou de manière très cadrée, contenue voire surveillée par les parents. Une ‘sclérose’ s’installe qui paralyse peu à peu les contacts, les échanges, la communication et parfois même des situations telles que la remise des cadeaux de Noël et d’anniversaire.
Un constat global amène chacun à ressentir :
• Côté grand-parental, incompréhension, tristesse, sentiment d’inutilité, frustration…
• Côté parental, la colère, le manque de confiance, l’insécurité, la défensive, la peine…
• Et enfin, côté petits-enfants, l’incompréhension, le mal-à-l’aise, la tristesse, la perte…
Ces listes sont loin d’être exhaustives et peuvent tout à fait être interchangeables, nul n’ayant le monopole d’une émotion telle que la tristesse ou d’un trouble tel que le désarroi.
Comment sortir de cela, si tant est que l’on en ait envie ?
La procédure judiciaire permettrait d’actionner le bras de la Justice. Pour cela, saisir un JAF (Juge aux Affaires Familiales), être soutenu par un avocat sont des réponses à un dialogue rompu et/ou à une incompréhension des besoins et réalités individuelles et familiales.
La loi n°2013-404 du 17 mai 2013 – art. 9 (cf. : Article 371-4 alinéa 1er du code civil) énonce l chose suivante « L’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants ». Seul l’intérêt de l’enfant peut faire obstacle à l’exercice de ce droit. Si tel est l’intérêt de l’enfant, le Juge aux affaires familiales fixe les modalités des relations entre l’enfant et un tiers, parent ou non, en particulier lorsque ce tiers a résidé de manière stable avec lui et l’un de ses parents, a pourvu à son éducation, à son entretien ou à son installation, et a noué avec lui des liens affectifs durables. L’esprit de la loi prend appui clairement sur l’intérêt de l’enfant.
La médiation familiale est une autre manière d’aborder cette situation de rupture sans toutefois se trouver en conflit avec l’espace législatif. Si l’intérêt de l’enfant est un élément loin d’être négligeable, l’espace familial est à considérer dans son ensemble. Les souffrances des adultes et des mineurs sont à entendre car les résonnances peuvent se faire entendre génération après génération.
En effet, le conflit prend souvent racine dans l’histoire individuelle et familiale.
Poser sa parole, ses souvenirs, ses interprétations, ses projections, ses rêves, son espérance redonnent du sens pour chaque personne entrant en médiation :
« Je ne dors plus depuis… J’avais peur que tu ne viennes à la sortie de l’école me les prendre… Je ne veux pas que tu fasses avec eux ce que tu as fait avec moi… J’ai envie de les gâter… Mes petits-enfants ont besoin de moi… La mère de mes enfants n’est pas acceptée… » sont quelques bouts de phrases que parents et grands-parents prononcent dans l’espace de médiation familiale. Si nous sommes à l’écoute des petits-enfants, ils peuvent en dire tout autant des peurs et du malaise parfois ressentis.
L’espace de médiation familiale est un lieu où les uns et les autres se parlent, s’écoutent. Il est aussi un lieu où chacun peut poser son espérance, percevoir des choses nouvelles, comprendre ce qui fait sens pour l’autre et enfin tenter de construire un nouveau chemin en prenant ensemble des décisions.
La médiatrice familiale / le médiateur familial vous invite à dénouer ensemble ce qui a fait conflit et renouer ensemble dans un niveau de relation que vous déterminerez. Le premier geste est ainsi de s’autoriser à contacter ce ou cette professionnel(le) qui vous accueillera confidentiellement dans une écoute de qualité et une neutralité travaillée.
Vous accueillir inconditionnellement est un fondement de cet espace.
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