Préparer et organiser les changements en médiation familiale.
Les dernières mesures gouvernementales sur le covid 19 laissent planer un semblant de retour à une vie à peu près normale pour l’été. On sait l’impact psychologique, relationnel, économique (entre autres) qui pèsent sur les populations soumises aux différents confinements. Même si les mesures sont encore conditionnées à l’évolution de la maladie, pouvoir se projeter est fondamental.
A l’heure du bilan de ces précédents confinements, on relèvera sans nul doute ses conséquences sur la famille. Certains couples ont rompu avec le métro boulot dodo et ont pu trouver du temps pour se parler, nouer ou renouer une dynamique de communication.
Malheureusement, d’autres ont du mal à sortir la tête hors de l’eau. Promiscuité, chômage, souffrance au travail quelquefois liée à l’isolement, difficultés à répondre aux fortes sollicitations des enfants, absence de communication… ont fortement impacté des couples déjà fragilisés. Ces situations aux conséquences catastrophiques risquent d’augmenter les derniers chiffres déjà forts élevés de divorces publiés par Institut national des études démographiques (Ined) bien avant le début de l’épidémie de covid 19.
Face aux divorces et séparations et leurs conséquences, les personnes, engluées dans le conflit et incapables de la moindre communication ont recours au Juge aux Affaires Familiales (JAF). On observe de plus en plus que des personnes, de leur propre chef ou orientées par des amis, leurs avocats, les associations ou même le JAF sollicitent la médiation familiale.
Elles viennent discuter avec l’aide d’un tiers, impartial et indépendant, soumis à la confidentialité, afin de trouver des solutions mutuellement acceptables face à leurs sujets conflictuels.
Un dicton ne dit-il pas qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ?
En médiation familiale, il n’est même pas question de mauvais arrangement. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Il n’y a pas non plus de gagnant ni de perdant. La liberté et l’autonomie des personnes y sont de mise. L’exemple que je vous décris succinctement montre le bénéfice du travail fait par David et Élyse que j’ai reçu récemment en médiation familiale. Pour les raisons de confidentialité les prénoms, les âges et certains aspects ont été modifiés.
David (38 ans) et Élyse (33 ans) sont père et mère d’un enfant de 6 ans, Théo. Je les reçois en médiation familiale parce qu’ils souhaitent s’accorder très vite par rapport aux grandes vacances qui approchent et établir une organisation à compter de septembre prochain pour Théo. Le couple est séparé il y a moins d’un an. Au bout de trois séances de médiation, Élyse et David se sont mis d’accord après de longues discussions pour laisser Théo terminer son année scolaire chez son père et partir ensuite, en province, avec sa mère.
Ils se sont également accordés sur les vacances d’été, la résidence principale de Théo chez sa mère et un droit de visite et d’hébergement pour David. Même la pension alimentaire que David verserait à Élyse pour Théo a été réfléchie. Élyse et David ont souhaité formaliser leurs accords à travers un protocole d’accord parental, qu’ils ont rempli et signé tous les deux. Ils comptent saisir le JAF afin qu’il homologue leurs accords pour lui donner force exécutoire. Au regard de l’évolution de leur communication ainsi que la confiance qui renaît entre eux, Théo en sera le plus grand bénéficiaire.
Les résultats auxquels Élyse et David ont abouti est le fruit de leur travail. Ils auraient pu saisir directement le juge qui aurait décidé à leur place, au bout d’un processus long et bien plus couteux que la médiation familiale. Les vacances se profilent apparemment bien de part et d’autre au regard de la satisfaction que les personnes ont témoigné au sortir de la dernière séance de médiation familiale.
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