Nous ne nous entendons plus et nous ne savons plus comment faire ?
Il arrive au sein d’un couple ou d’une famille que les mots ne circulent plus et qu’il soit très difficile de se parler. Quelque chose vient limiter la parole et les mots ne sortent plus de notre bouche ou de manière brutale voire violente. Le cri est bien souvent là pour combler la distance qui existe alors entre nous…
Ce ‘quelque chose’ peut être la conséquence de l’accumulation de frustrations, de colères non dites, de découvertes ou d’un sentiment plus ou moins clair d’être trahi(e).
Comment faire pour vivre à coté de quelqu’un qui ne semble plus être en relation avec nous ?
Beaucoup de questions viennent alors à l’esprit et peu à peu, une évidence s’installe. Il ou elle n’est plus la bonne personne.
Un trait est tiré sur la totalité du passé, on focalise sur ce qui va peut être nous préserver, nous libérer voire nous sauver.
Car les mots semblent si lourds lorsque les maux envahissent nos pensées !
Et pourtant, nous sommes créés dans la relation et pour la relation. Lorsque celle-ci est rompue, il y a un vide. Ce vide est un manque, une douleur qui peut s’atténuer au fil du temps.
Que faire lorsque nous nous sentons questionnés pour recréer un lien nouveau ? Il est possible de consulter un thérapeute de couple ou conseiller conjugal qui accompagne les couples dans la réflexion. Parfois, c’est en médiation familiale que les personnes vont décider d’un commun accord d’investir dans une thérapie. La médiation est aussi le lieu de la prise de décision.
Toujours est-il que les enfants sont aussi ceux qui invitent les adultes à se questionner quant à leurs engagements et responsabilités. La coparentalité est le terme qui désigne l’ensemble des droits et devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient au père et à la mère pour protéger leur enfant dans sa sécurité, sa santé, sa moralité et assurer son éducation afin de permettre son développement dans le respect de sa personne. Les décisions importantes ont à être prises d’un commun accord. Être parent, séparé ou non, nécessite un ajustement profond et une communication minimale sur beaucoup d’aspects. Ce n’est pas aussi évident que cela.
Dans d’autres circonstances de famille plus élargie, le notaire va inviter les personnes à reprendre contact, par exemple au tournant d’une succession, d’un partage de biens. Le Juge peut aussi être, par exemple; celui qui va susciter une ou des rencontres dans la mise sous tutelle ou curatelle d’un parent. L’avocat, formé particulièrement au droit collaboratif, peut aussi favoriser la rencontre des personnes en conflit, dan la recherche d’un accord.
Enfin, si l’univers professionnel est là pour régler au nom de la justice et du droit, le médiateur familial raisonne tout autrement lorsqu’il est interpellé.
Il n’est pas là pour juger, pour établir un partage, pour négocier, pour défendre mais il va agir avec chacun d’une toute autre manière.
Le médiateur familial soutiendra chacun de manière impartiale, se gardant de donner raison à l’un ou l’autre. Dans cette façon d’être et de recevoir, chaque personne pourra être écoutée dans ses sensations, ses émotions, ses façons de voir les évènements. Il ne s’agira pas de modifier le regard mais de redonner du sens à la situation, centré sur les personnes et non sur l’objet du litige.
Ne plus s’entendre au sens propre et au sens figuré invite chacun à trouver le bon endroit pour se relier même différemment, sous peine d’explosion voire d’implosion.
La médiation familiale invite à sortir des sensations d’échec, de frustration, de trahison pour ne plus se limiter à l’entente minimale si tant est que cela soit possible mais à l’écoute réelle et constructive.
- L’incompréhension fait alors place à la compréhension.
- L’échange constructif remplace le chaos
- La parole succède au mutisme
- Le non-sens est supplanté par du signifiant
- L’apaisement s’installe à la place de la colère
Enfin, j’ajouterai que j’aime cette pensée si sage nous rappelant qu’une parole douce apaise la colère*
*AT prov15.1
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