Série JAF et médiation Épisode 18 : Le coût.
« Combien la médiation familiale va-t-elle me coûter ? Est-ce que ça va durer longtemps ? Combien de séances d’après-vous ? C’est un forfait, à l’heure, à la séance, au déclaratif de revenus ou pas ? Voulez-vous voir ma fiche de paye ou ma déclaration de revenus ? Je suis prêt à payer n’importe quel prix du moment qu’on s’en sort ! Et si jamais, l’autre ne vient pas, j’aurai perdu de l’argent pour rien du tout, non ? S’il le faut, je paierai pour l’autre, je ne veux surtout pas que ce soit un frein Je prends en charge pour mon fils, il est étudiant et n’a pas les moyens… »
Toutes ces phrases glanées au fil des rencontres indiquent combien la question du coût s’invite à un moment ou à un autre dans l’espace professionnel. C’est normal. C’est tout à fait normal. À tel point, qu’un Juge aux Affaires Familiales* (JAF), Monsieur Juston, pose un argument en faveur de la médiation familiale autour de cette question de dépense et d’argent. À découvrir :
Argument n° 18
Le coût ? Vous craignez que cela vous occasionne une dépense supplémentaire. Le coût de la médiation est adapté à vos revenus ; il est raisonnable. Une médiation familiale revient moins cher qu’une enquête sociale qui ne réglera pas votre problème de relation. En plus, si vous n’êtes pas satisfaits du jugement vous ferez appel, l’un ou l’autre. Vous dépenserez beaucoup d’argent et d’énergie en procédures. La médiation est donc une économie, sur le long terme ; surtout en termes de bien-être retrouvé. Ce qui sortira de la médiation c’est un apaisement pour tous. Vous irez mieux, et votre enfant en sera le premier bénéficiaire.
En tant que médiatrice familiale, je retiens 2 points de cet argument. D’autres réflexions peuvent germer mais j’ai à cœur d’écrire des post courts. Le temps, c’est de l’argent J
1/ Vous craignez….
Que peut-on craindre d’une dépense ? En dehors de l’insécurité matérielle dans laquelle des personnes peuvent réellement se trouver, on peut craindre de dépenser ‘pour rien’, de ne pas voir le résultat de son investissement, de payer un professionnel incompétent, de perdre son combat, de payer pour de l’immatériel, de ne pas trouver bénéfice personnel, de ne pas oser dire que le budget du moment est étriqué etc…
La crainte de ‘ne pas en avoir pour son argent’ peut limiter la démarche alors même que c’est vous, famille, que vous investissez. Déplacement, temps, présence, émotions, réflexions, élaborations sont bien plus couteux.
Enfin, l’argent est bien souvent sacralisé et peut prendre la place d’un mauvais maître au lieu d’être le bon serviteur que l’on doit attendre de lui…
2/ Vous dépenserez beaucoup d’argent et d’énergie en procédures
Quelques soient les moyens utilisés, dès l’instant où un conflit est activé, il coûtera possiblement : stress, fatigue, tristesse, colère, déception, humeurs maussades, problématiques au travail, pertes de liens affectifs ou d’amitiés, dévalorisation, souffrance de l’enfant, conflit de loyauté, déséquilibre familial… Mais ce JAF parle aussi du coût des interventions extérieures : enquêtes sociales, expertises médico -psychologiques, frais de procédures, dépenses auprès d’avocats, frais de dossiers à constituer, rendez-vous chez le ou les psychologues pour adultes ou enfants… À réfléchir.
Finalement, quel que soient les modalités de l’espace de médiation familiale dans lequel vous entrerez, soyez encouragé(e), l’économie sur le long terme est très nette dans la résolution du conflit : apaisement, image de soi, reconnaissance et bien-être pour vous et votre enfant et bien d’autres constats encore.
* Avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Juston, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com
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