Série JAF et médiation Épisode 19 : 3, 9 ou 12 mois
Dans ce contexte pandémique, un rapide tour d’horizon permet de voir combien de nombreux domaines professionnels souffrent à bien des égards. Nul ne peut l’ignorer, cette période est pesante. Loin de moi, l’idée d’être pessimiste mais elle m’est utile pour appuyer sur cet avant-dernier argument exposé par un Juge Aux Affaires Familiales expérimenté, Monsieur Juston, en faveur de la médiation familiale. Lisons-le ensemble :
Argument n° 19
Vous craignez que ça ne rallonge l’audience ? Trois mois, cela n’est rien par rapport à une guerre qui peut durer des années et vous ruiner psychologiquement et financièrement. Vous aurez réglé votre problème durablement et à long terme, plutôt que de saisir le juge de façon répétée.
Que signifie ces 3 mois ? Quel rapport y a-t-il avec 9 ou 12 mois ?
Depuis cette arrivée bien retentissante du Covid, les délais d’audience ont été considérablement rallongés. Sur Évry dans l’Essonne, certains dossiers patientent entre 9 et 12 mois avant qu’une date d’audience soit fixée. Après l’audience, les parents en conflit vont devoir encore patienter quelques semaines avant de recevoir la décision. Cela dit, antérieurement au Covid, c’était déjà le cas dans certaines juridictions.
Une fois jugement rendu et dans plusieurs situations, les parents continueront à s’invectiver, amener les enfants en dehors des horaires formalisés, râler sur les termes du document peu clairs selon eux, maugréer sur cette personne avec qui, ils ont partagé un moment de leur vie… Demander aux enfants de devenir la boite aux lettres parentale, refuser d’inscrire l’enfant à telle ou telle activité, remettre les soins à plus tard, suspendre la contribution financière, compter le nombre de jours passés avec eux sur un calendrier annuel (mince, cette année le calendrier a un nombre impair J)…
Considérant la durée de vie potentielle d’un conflit, les 3 mois qui permettent de se poser en médiation familiale, d’être aidé, soutenu, compris semblent bien courts. Un trimestre de soutien, de perspectives nouvelles, d’élaboration, de constructions parentales parait peu en temps mais rempli de possibles.
Lorsque nous recevons une personne en entretien préalable à la médiation familiale et qu’elle nous demande quand aura lieu la rencontre avec l’ex, combien de temps ça va durer, quand sera finie la médiation, j’ai en tête : « Je suis prête. Et vous ? Êtes-vous prêt(e) à commencer ce processus ? Êtes-vous prêt(e) à imaginer autre chose que la tension, le stress, la guerre entre vous ? Comment voyez-vous l’avenir autour de vos enfants ? etc ».
La médiation familiale est un processus court (une séance par quinzaine environ) et qui mobilise les personnes tout comme le médiateur familial. Que ce soit un mois et demi, deux, trois voire quatre mois si vous le souhaitiez, s’il le fallait, ce ne sera jamais sans vous, jamais sans votre accord.
* Avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Juston, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com
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