Vous posez la question à votre collègue « Comment tu vas aujourd’hui ? »

Réponse du lundi : ça va comme un lundi… ?

Réponse du vendredi : ça va super, c’est vendredi… ?

Vous connaissez fort certainement ce type de réponse n’est-ce pas ? Pour certains d’entre-nous, l’humeur du jour varie selon le calendrier, notre rapport au travail, l’ambiance avec les collègues, la charge professionnelle ou selon le contexte général. Vous ne savez pas toujours ce qu’induit telle ou telle réponse. Peut-être serez-vous surpris ou au contraire, conforté. Vous pouvez en rire, éventuellement vous en moquer, chercher à en savoir plus ou ne pas chercher du tout. En tout état de cause, cette simple réponse ne sera qu’en partie comprise. Cette distance de compréhension est tout autant valable dans le cercle privé.

Voici l’exemple d’un dialogue inachevé qui ne mène à rien d’autre qu’à l’accumulation de colères, frustrations, déceptions :

  • Je veux la résidence alternée pour notre fille.
  • Non, Antony, il n’en est pas question.
  • Et bin, si c’est comme ça, je vais au juge.
  • Tu vois, tu me menaces et avec ça, tu cherches à me manipuler.
  • Pas du tout, c’est toi qui m’y obliges. Tu refuses la résidence alternée. MADAME (Annette) a toujours tout décidé !
  • J’ai pas dit que je refusais. J’ai dit juste que ce n’est absolument pas le moment. Elle est trop petite.
  • Jt’ai jamais dit que c’était pour maintenant. Et toi, tu dis toujours non à tout…

La communication n’est pas toujours aisée entre nous tous et ce qui peut paraître évident pour soi ne l’est pas pour l’autre et inversement. Il nous faut parfois un espace de décodage !

Je vous propose un principe de Communication Non Violente dont voici un petit exemple.

CNV Communication non Violente : les 4 étapes de l'OSBD | Blog de Philippe Garin

Légende :

  1. OBSERVATION : décrire la situation d’une manière neutre, sans jugement.
  2. SENTIMENT : exprimer avec « je » les émotions ressenties.
  3. BESOIN : exprimer ce que j’aimerais vivre à la place.
  4. DEMANDE : proposer une solution réalisable, précise, positive et négociable.

Maintenant, revisitons brièvement et de manière un peu théâtralisée, le dialogue d’Antony et Annette :

  • Je voulais te voir pour discuter au sujet du mode d’hébergement de notre fille. J’observe plusieurs choses depuis un certain temps et d’en parler avec toi me parait important. Pauline a de plus en plus de difficulté à me quitter le lundi matin, j’en éprouve aussi. À chaque fois que nous sommes ensemble, nous vivons des moments importants même si parfois, je dois remettre les choses au clair. Elle aime que je l’emmène à l’école et j’en suis ravi. Elle passe en CM1 en septembre et être plus à ses côtés pour ce nouveau cycle me semble important. Le rythme de 1 week-end sur 2 ne me convient plus et j’ai la nette impression qu’elle aussi. Ce que j’aimerai pour elle et pour moi, c’est que nous commencions la résidence alternée soit en septembre soit après les vacances de Toussaint par exemple.
  • Ta demande me surprend. Je n’ai pas le même regard sur ce que tu décris. Elle ne me parle pas de toi durant la quinzaine et ce rythme lui convient. J’ai envie de te répondre que je ne suis pas d’accord mais je peux comprendre ce que tu ressens. De la même manière, sa présence est importante et si elle vient plus longtemps chez toi, c’est autant de temps en moins avec moi.
  • Bin oui, donc tu vois que tu ressentirais la même chose si tu étais à ma place. Tu vois, ce temps avec elle le soir au coucher, auprès du lit, est précieux et s’il te manquerai, il me manque vraiment.
  • Laisse-moi réfléchir à ça car si j’entends ce que tu dis, j’ai besoin d’un peu de temps. En as-tu parlé avec Pauline ?
  • Non. Elle s’en doute car elle m’a parlé de sa copine de classe qui est déjà en garde alternée mais lui en parler sans voir avec toi d’abord, c’est pas le mieux.

Cette synthèse d’échanges est soutenu par le médiateur familial qui va favoriser l’expression des ressentis : En quoi Antony, c’est important d’échanger avec Annette sur ce sujet ? Qu’entendez- vous Annette de ce que dit Antony ? La réponse d’Annette semble vous préoccuper… ? Qu’est- ce que ça vous fait quand Antony vous parle de son souhait ? En quoi c’est important pour vous de traiter de cela en médiation plutôt qu’à l’extérieur ? De quoi auriez-vous besoin Annette pour réfléchir à cette demande ? Etc.

Il permet aussi aux personnes d’exprimer des hypothèses. Et si…

Et si la résidence alternée se met en place ; Et si vous mainteniez le rythme actuel; Et si vous imaginiez une organisation qui permette de trouver le meilleur pour Pauline; Et si votre accompagnement parental permettait d’ajuster au mieux vos places auprès de Pauline, ce serait comment ?  Et si vous ne tombiez pas d’accord ? Etc.

La posture du médiateur familial et son cadre permettent bien des échanges pacifiants et constructifs si tant est que les personnes aient à coeur de dialoguer à minima.

Le plus profond des désaccords n’est pas insoluble. Ainsi, je vous encourage à prendre contact avec un espace de médiation familiale si vous êtes concerné par un conflit conjugal ou familial.

Revenons à aux lundis et vendredis… Personnellement, j’aime énormément les lundis et les vendredis car autant l’un que l’autre sont des jours offerts et potentiellement porteurs de découvertes, surprises et opportunités. Chacun de mes pas conforte que je suis en marche, en mouvement et que bien des choses sont possibles.

Et vous, comment ça va aujourd’hui ? ?

Armelle

Armelle

Médiatrice familiale et thérapeute conjugale

Titulaire du Diplôme d’État de Médiateur Familial, assermentée par la Cour d’Appel de Paris, certifiée thérapeute de couple, j’exerce en cabinet, en présentiel ou en distanciel.

Médiation Familiale en Essonne