Série JAF et médiation Épisode 11: Équipe gagnante.

Série, épisode, médiation, affaires familiales… Des mots clefs qui peuvent évoquer et faire apparaître des souvenirs, des pensées, des impressions, des plaisirs, des déplaisirs. En tout état de cause, il s’agit ici de rendre visible le bien-fondé de la médiation familiale, avec persévérance, semaine après semaine. Aujourd’hui, 11ème semaine, 11ème argument rédigé par un Juge aux Affaires Familiales (JAF)* que je développe ici, en tant que médiatrice familiale.

Argument n° 11

Vous devez rester parents, non plus comme un couple, mais comme une équipe qui joue gagnante dans le même camp : celui de l’enfant.

Nommer les parents ‘’équipe’, gagnante de surcroit, est une formule intéressante.

Dans le modèle de l’entreprise, on parle de bâtir, qualifier, renforcer, une équipe gagnante plutôt à des fins économiques. En effet, l’objectif principal est de fructifier. Pour qu’une équipe soit gagnante, de nombreux sites proposent des clefs. Je tente alors de considérer, de manière synthétique, 5 clefs dans une tout autre perspective, celle de la sphère parentale.

1/ L’objectif commun doit être clair pour chacun.

L’objectif, spontanément énoncé en médiation par des parents séparés, est souvent : « Je veux le bien-être de mon enfant ! ». De quelle façon, cet objectif va-t-il être décliné et comment le rendre clair pour l’équipe parentale gagnante ? Le médiateur familial va permettre aux personnes de décliner leurs propres attentes et de les clarifier, dans le respect des places parentales : « Que mon/notre enfant vive au mieux cette nouvelle situation de famille avec ta compagne – Je veux préserver avec toi, son bien-être malgré la distance de nos domiciles – Organisons l’agenda pour que notre enfant soit serein entre école, vies de famille, activités, copains… –  Je souhaite parler de la préservation de notre image auprès de nos enfants etc… ».

2/ Un minimum de valeurs communes est à considérer.

Lorsque des personnes cherchent à faire ‘famille’, des valeurs communes ont pu émerger à un moment donné. Au-delà de l’histoire du couple conjugal, ces valeurs sont à retrouver ou à découvrir : respect, loyauté, honnêteté, écoute, solidarité, soutien… Les sujets pratiques s’égrènent alors dans l’espace de médiation familiale : les valeurs éducatives – l’heure du coucher – le soutien autour des devoirs – le respect de la confession religieuse – la prise en charge des coûts – les paroles prononcées sur l’autre parent à (ou devant) l’enfant etc…

3/ Une communication efficace contribue à faire gagner l’équipe.

Communiquer dans l’entente ou la mésentente est un pas d’ajustement dans l’acceptation de l’autre même si l’erreur, la maladresse peuvent ponctuer le vécu de l’équipe.  Faire un point régulier en face à face (oui, c’est possible même en période pandémique J), faire circuler l’information pour ne pas exclure ‘un membre de l’équipe’, permettent à l’enfant de ne pas être objet de discorde mais sujet de lien. J’ajoute un petit supplément à ce point 3 : régler les difficultés de l’équipe en interne… Exit, l’enfant pris à témoin !

4/ Une confiance mutuelle dans la délégation et le partenariat.

Déléguer et faire confiance dans une volonté de partenariat ne sont pas évidents lorsque l’équipe est secouée et en difficulté. Pourtant, dans le camp de l’enfant, il vaut certainement mieux veiller aux apports de chacun dans la différence et la complémentarité. Petit ajout : Les membres d’une équipe gagnante auraient tout intérêt à accepter l’entraide…

5/ L’expression de la reconnaissance, encore et encore.

Serait-ce utopique ? Comment célébrer les réalisations de l’équipe devant cet enfant qui grandit jour après jour, corps et psychisme ? Une équipe gagnante aurait tout intérêt à s’arrêter de temps en temps pour apprécier la personne qu’ils ont mise au monde ou accueillie par adoption. Une équipe gagnante pourrait avoir à cœur de partager les bonnes nouvelles et le regard d’émerveillement voire de fierté devant celui ou celle qui les met encore en relation. L’équipe parentale peut ‘jouer gagnant’ dans le camp de leur enfant notamment par l’exercice commun et ajusté de l’autorité parentale leur conférant droits et devoirs.

Cependant, en cas de tensions et de difficultés sur ‘le terrain’, la médiation familiale est l’espace adéquat qui permet d’être accompagnés dans la redéfinition des règles du jeu les plus adéquates. En effet, les parents choisissent, ensemble, les sujets qu’ils souhaitent travailler dans la confidentialité, soutenus par la compétence du médiateur familial neutre et impartial.

Et pour clôturer votre lecture, je partage cette citation d’Henri Ford, industriel américain :

« Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite ».

 

* Avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Juston, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com

 

Armelle

Armelle

Médiatrice familiale et thérapeute conjugale

Titulaire du Diplôme d’État de Médiateur Familial, assermentée par la Cour d’Appel de Paris, certifiée thérapeute de couple, j’exerce en cabinet, en présentiel ou en distanciel.

Médiation Familiale en Essonne