Aujourd’hui même, le téléphone vibre une nouvelle fois. Ce n’est pas le 1er appel ni le dernier de la journée mais celui-ci m’invite à vous écrire quelques lignes.

Une accompagnatrice en association me contacte. La conversation s’engage. Écoutante bénévole dans l’association Zélie et Louis*, une situation l’interpelle et elle souhaite partager la réflexion avec un professionnel du département de l’Essonne. Voyons ensemble la situation d’une dame que nous nommerons Agnès.

Agnès est mariée depuis plusieurs dizaines d’années, prochainement à la retraite mais encore en activité professionnelle. Elle exprime à l’association une profonde détresse conjugale. Les propos qu’elle tient sont inquiétants et laisse entendre qu’elle vit une pression psychologique forte et de nombreux dysfonctionnements relationnels entre époux. Elle ne semble pas savoir vers qui se tourner. Comment l’accompagner ? Vers qui l’orienter ?

Nous évoquons ainsi les soutiens potentiels pouvant étayer Agnès. Différents professionnels peuvent agir autour d’elles, en associatif ou en indépendant. Les pistes sont lancées pour envisager plusieurs options. Des pensées émergent, des mots sont posés, des questions fusent entre nous mais… réflexe de médiateur familial, je note que nous n’avons qu’un seul ‘son de cloche’. L’époux n’est pas là. C’est donc sur les seuls propos de la dame que nous travaillons. Loin de moi de négliger ce qu’une personne énonce ! Mais, s’agit-il de violences conjugales, d’aliénation, d’emprise… S’agit-il d’une solitude relationnelle et/ou d’un malaise personnel profond qui enferme cette femme dans une noirceur émotionnelle ? Souhaite t-elle divorcer? Les questions sont si nombreuses qu’il m’est impossible de les citer.

Il nous faut dans cet échange, prendre de la hauteur. Soutenir Madame ne signifie pas ‘enfermer’ Monsieur. Soutenir Madame nécessite un accompagnement ‘dentelle’ qui ne peut éluder les risques. Soutenir Madame, c’est aussi lui permettre de décider, choisir, se mettre en route, ne pas dépendre d’un professionnel…

Un regard pluriel entre cette accompagnatrice et moi nous offre la possibilité de mesurer aussi la profonde solitude de cette dame. Des faisceaux concordent pour peu à peu découvrir que Madame a finalement, une vie sociale, professionnelle, familiale mais elle ressent une profonde solitude intérieure. Ressentir la solitude peut être aussi fort que la vivre. Sa traversée de désert est longue et pénible.

Nous aurions pu rester sur des impressions, des phrases, des mots et ne pas dépasser la situation. Les médiateurs familiaux reçoivent des couples, des familles, des personnes en rupture. Les thérapeutes de couple ont aussi le même constat : Les personnes peuvent nous embarquer dans leur voyage. Le cadre déontologique de la médiation familiale, les formations régulières, les analyses de pratiques et supervisions sont là pour nous aider à travailler notre juste distance.

Par exemple, qui n’a pas entendu dans son entourage personnel ou professionnel, le terme de pervers narcissique dès lors qu’un homme ou une femme adopte un comportement offensant pour l’autre (parent, conjoint, compagne…) ? Petit mot d’humour : Je dois avoir reçu dans mon cabinet, la majorité des pervers narcissiques du département du 91 🙂

Qui n’a pas reçu dans son espace de médiation ou de thérapie, une personne qui évoque immédiatement le mot violence après une forte dispute ?

Qui n’a pas été confronté au terme de violence conjugale et/ou intra familiale par le biais d’un article, d’une radio, d’un documentaire ? Au-delà d’évènements tragiques, l’actualité peut aussi nous abreuver d’une forme de langage popularisé.

Le professionnel a des ‘outils’, des moyens d’appréhender au mieux le contexte de la personne. Le travail d’équipe, le partenariat, les échanges interprofessionnels sont de plus en plus indispensables. Le public se saisit parfois de termes inadaptés voulant absolument témoigner de leur offense mais rappelons-nous combien l’Homme s’isole aussi par un langage inadapté mettant à mal les liens et les relations.

Le phénomène s’amplifie. La solitude progresse discrètement mais sûrement à l’ombre de l’hyper connexion numérique. L’arrivée de ce Coronavirus si expansif, le Covid-19 cristallise aussi la peur de l’Autre.

Déjà en 1981, souvenez-vous, « Répondez-moi » de Francis Cabrel… Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes et le soir, votre forêt d’antennes est branchée sur la solitude…

Je vous propose de prendre contact avec un professionnel si vous ressentez un profond sentiment de solitude. Psychologue, médiateur familial, thérapeute de couple ou de famille… associations, groupes de paroles…seront là pour vous aider à retrouver du lien, rétablir des relations plus saines et pourquoi pas, découvrir de nouvelles amitiés ou une vie amoureuse stabilisée.

Armelle

Armelle

Médiatrice familiale et thérapeute conjugale

Titulaire du Diplôme d’État de Médiateur Familial, assermentée par la Cour d’Appel de Paris, certifiée thérapeute de couple, j’exerce en cabinet, en présentiel ou en distanciel.

Médiation Familiale en Essonne