Voici la réponse sans ambiguïté apportée par Geneviève Delaisi de Parseval* dans le livre qu’elle a co-écrit avec Pierre Verdier**, Enfant de personne, Paris édition Odile Jacob, 1994. « Après la ratification de cette Convention, nous avons assisté à de nombreuses réunions où chacun s’interrogeait en ces termes: « que faire pour que cette Convention ne change rien de nos pratiques et de nos vieilles habitudes nationales? »…
On a beaucoup discuté de l’article 7…Que signifie dans la mesure du possible?… « Lorsque la vérité de l’enfant dérange la quiétude des adultes, voilà ce qu’il advient de l’intérêt supérieur de l’enfant » nous dit Geneviève Delaisi de Parceval qui poursuit : » Non! Dans la mesure du possible signifie dans la mesure du matériellement possible… dans la mesure où on le peut « et non pas… » Dans la mesure où on le souhaite, où on le préfère, où la loi locale ou les règlements le permettent. Sinon la Convention perd toute portée ».
Pour mémoire, je rappelle qu’en France les enfants nés sous X naissent toujours sans nom et sans filiation sur le territoire de la République. Il me semble que dans notre pays la notion d’intérêt supérieur de l’enfant s’efface encore devant l’intérêt individuel ou les demandes sociétales.
J’ajouterai en clôture de cet article une conviction personnelle et professionnelle que la Médiation familiale, en tant qu’espace délicat et confidentiel, peut tout à fait permettre la remise en lien d’enfant né sous X, de mère ayant accouché sous X voire de père n’ayant pu avoir de relation avec leur enfant par ce cadre.
*Psychanalyste, chercheuse en sciences humaines, spécialiste de bioéthique
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