Le 27 décembre dernier dans le journal Le monde, un article écrit par Anne Hazard fait état de ces pères solos à la suite d’une séparation, d’un divorce ou d’un deuil : « Quelle idée de vous encombrer de vos enfants » : les « pères solos », des parents d’un troisième type.
Quelques extraits serviront ici à réfléchir quant à la médiation familiale pour ces pères.
Le nombre de pères à la tête de familles monoparentales est passé de 300 000 en 2017 à 350 000 en 2020… Les divorcés sont plus nombreux que les veufs… La rupture conjugale est aujourd’hui le plus souvent à l’origine de leur situation inédite. Inédite, car ces pères demandent à vivre avec leurs enfants dans un accord établi le plus souvent entre les parents et entériné par le juge aux affaires familiales…
Alexandra Piesen, docteur en sociologie, chercheuse associée au Centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis) de l’université de Paris, a choisi pour sa thèse le terme de « parent solo », moins connoté négativement que célibataire ou isolé, en référence aux « solistes » qui sont sur le devant de la scène, mais qui ont un chœur sur lequel ils peuvent s’appuyer…
Entre admiration, étonnement et suspicion, les regards divergent… Aux difficultés posées par le monde du travail s’ajoute, comme pour les mères célibataires, la gestion du quotidien. Les pères solos découvrent les doubles journées, la charge mentale, et reconnaissent que, du temps où ils étaient en couple, leurs ex-compagnes en faisaient plus qu’eux, des tâches ménagères au soin apporté aux enfants… L’injonction de la « bonne mère » demeure pour les femmes et s’étend aux hommes, sommés de faire leurs preuves, voire d’en faire toujours plus…
Dans les moments de doute, certains n’hésitent pas à recourir à des professionnels, par crainte que leurs enfants n’endurent trop ou parce qu’ils ont trop subi, mais aussi pour s’assurer qu’en tant que pères ils sont sur la bonne voie… La principale difficulté ne réside pas dans la notion de genre, mais bien dans la solitude parentale… Tous savent aussi qu’un jour leurs enfants partiront… Sur les forums de sites comme Parent-solo ou dans les associations qu’ils créent, certains se retrouvent.. Tout le monde y gagne : les mères se réassurent sur la fonction de père et les pères reprennent confiance. Ils savent faire.
Si le terme de monoparentalité fait son bout de chemin depuis plusieurs années, ces situations n’ont pas toujours été nommées ainsi. Au milieu du XXème siècle, éduquer et vivre seul(e) avec l’enfant était plus fréquemment le fait d’un veuvage précoce. Avec l’accroissement des séparations, cette situation est bien plus présente jusqu’à la nommer de cette manière. Mais, l’enfant n’est pas le fruit d’une seule personne et sa conception a bien eu lieu par la rencontre du masculin et du féminin. Deux personnes deviennent alors parents avec la responsabilité qui leur incombe. Des contextes, des comportements, des choix peuvent créer l’isolement de l’un d’eux mais il reste que l’enfant a deux parents. Si les mères solo sont plus nombreuses, les pères solos sont une réalité dont les médiateurs et d’autres professionnels sont bien conscients.
La médiation familiale peut ainsi permettre à ces parents de sortir d’une certaine forme de solitude, de déstabilisation, de charge quotidienne physique, morale et mentale en permettant aux deux parents de se rencontrer et de réfléchir à l’accompagnement co-parental selon les limites et les possibles de chacun. Nous pourrions ajouter que dans le cas de veuvage, la place de la famille (Grand-parent, fratrie paternelle ou maternelle…) peut aussi être questionnée en médiation. Des solutions d’aide, de réassurance, de positionnement émergent de l’espace de médiation familiale alors n’hésitez pas si l’un de vos proches ou vous-même êtes concernés.
Vos remarques ou suggestions à la suite de cet article seront bienvenues, contactez-moi sur le site ou par téléphone. Au plaisir !
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