Série JAF et médiation: Épisode 12 Complémentaires.

Dans une époque plutôt agitée et incertaine, les tensions sont vives et largement exacerbées. Ainsi, nous observons un accroissement de situations familiales où désunions, exaspérations se multiplient. Quel est donc l’intérêt d’un espace tel que la médiation familiale? Je vous invite à découvrir ce qu’en dit un Juge aux Affaires Familiales* et une médiatrice familiale, tous deux accompagnateurs des familles. Pour ceux ou celles qui découvrent cette série « JAF et médiation », bienvenue au 12ème épisode!

Argument n° 12

En médiation, vous allez apprendre à mieux communiquer pour pouvoir fonctionner ensemble comme parents. Vous allez vous recentrer sur les besoins de votre enfant ‘ rechercher comment vous pouvez vous organiser au quotidien et dans le futur pour qu’il aille le mieux possible. Voir quel cadre de vie organiser pour que chacun de vous lui apporte ce dont il a besoin, car vous êtes très complémentaires. Rechercher comment chaque parent pourra apporter à l’enfant ce qu’il a de meilleur.

Ces paroles sont destinées à des parents divorcés, séparés, en rupture conjugale ayant souhaité qu’un JAF* prenne une ou des décisions à leur place sur un point qui concerne leur enfant. Il peut s’agir par exemple, des conditions d’exercice de l’autorité parentale, de la résidence habituelle de l’enfant, du droit de visite et d’hébergement, de la pension alimentaire. Leur tension est telle que se diriger vers un magistrat leur semble plus opportun. Ainsi, ils confient à ce ‘tiers’ une partie de leur histoire personnelle, leurs désirs, leurs attentes, leurs besoins en espérant que le jugement y réponde au mieux.

Entre temps, ils continueront à se raidir voire à rompre plus encore le lien, prendre de la distance par rapport à celui ou celle qui les a blessé… Peut être auront-ils tenté de communiquer mais peut-être auront-ils fini par bloquer le numéro de portable de l’autre parent?

« Pas évident de communiquer avec cet homme qui a partagé mon intime, avec qui j’ai rêvé, avec qui j’ai espéré, avec qui je me projetais suffisamment pour décider de mettre un enfant au monde ».

« Nous n’avions pas de projet commun. On ne vivait pas ensemble et franchement, je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’annonce une grossesse. Elle m’a fait un bébé dans le dos. Maintenant, que la gamine est là, je m’en voudrais toute ma vie de ne pas assumer. Je veux la voir, je veux l’avoir! ».

« Je ne peux plus le voir; Il m’a trompé et là, il voudrait que je lui confie nos enfants. Mes enfants ne doivent pas rencontrer cette femme. Elle m’a volé mon conjoint, pas mes enfants! ».

La médiation familiale est présentée comme un mode amiable de règlement de conflit, parfois un espace de négociation et bien d’autres définitions encore. Considérée comme un moyen alternatif pour éviter le procès, elle est alors étirée selon ce que les uns et les autres veulent en faire. Cependant, elle est un espace différent de bien d’autres (judiciaire, thérapeutique…).

Mon propos est de positionner la médiation familiale comme un lieu qui permet la remise en lien, la réflexion autour et pour l’enfant, l’amélioration de la communication parentale et le travail dans la complémentarité de chacun des parents, richesse de l’altérité.

Les parents sont complémentaires auprès de leurs enfants et quelque soit leur désunion conjugale, ils restent parents.  Ainsi, les médiateurs familiaux les soutiennent non pas dans l’objectif unique de les aider à trouver la meilleure solution d’hébergement, prendre le calendrier et compter le nombre de jours chez l’un ou chez l’autre, pianoter sur la calculatrice pour le montant de la contribution financière, établir le budget-enfant mais pour dépasser la rupture conjugale et leur permettre de se rassembler afin d’offrir leur meilleur à leurs enfants. Si ces réalités d’organisation découlent des séances de médiation, elles seront les fruits d’une meilleure entente et du façonnage d’un autre type de relation parentale, mieux étayante pour le petit homme ou la petite femme en formation 🙂 qu’est l’enfant.

Les médiateurs familiaux diplômés d’État sont des professionnels qui continuent à se former, année après année, selon ce qu’ils estiment avoir besoin d’approfondir et dans la volonté de tenir le cadre déontologique du métier (formation continue sur tel ou tel thème, analyses de pratiques, supervision..). Il sont joignables et rendent disponibles leurs compétences validées et exercées.

* Avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Juston, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com

 

Armelle

Armelle

Médiatrice familiale et thérapeute conjugale

Titulaire du Diplôme d’État de Médiateur Familial, assermentée par la Cour d’Appel de Paris, certifiée thérapeute de couple, j’exerce en cabinet, en présentiel ou en distanciel.

Médiation Familiale en Essonne