Série JAF et médiation Épisode 20 : Gagnant/Gagnant
Cette série se termine avec ce 20ème argument en faveur de la médiation familiale. Lorsqu’une personne prend le temps d’écrire autant de points afin de soutenir un espace professionnel, c’est un témoignage de conviction et d’engagement. Monsieur Juston, Juge aux Affaires Familiales (JAF)* a favorisé le développement de la médiation familiale, comprenant tout l’intérêt pour les familles, les parents et les enfants.
Ainsi, en tant que médiatrice familiale, j’y ajoute quelques apports et un angle de vue spécifique à mon métier, espérant que chacun puisse y trouver matière à réflexion.
Argument n°20
La médiation c’est un pari où vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Mon jugement fera sûrement de vous, deux mécontents, alors qu’en médiation vous pourrez trouver des solutions qui satisferont les besoins et les attentes de chacun.
La justice repose sur une logique gagnant/perdant.
La médiation instaure un rapport gagnant/gagnant.
Lorsqu’il y a conflit au sein d’une famille, chacun campe très souvent sur ses positions, persuadé d’avoir raison et de savoir parfaitement, ce qui se trame dans la tête de l’autre. Le réflexe naturel est de se recentrer sur soi, sa peine, ses peurs et sur ses idées qu’il lui faut absolument défendre. Les enfants n’osent plus bouger, les parents sont figés dans leur posture, les relations se sclérosent, la communication ne circule plus de manière fluide.
Plusieurs vont chercher un tiers qui va les défendre contre cet agresseur avec qui on a dans le passé, partagé un moment de vie et d’intimité : « Le tribunal est le lieu qui va tout régler et me permettre de faire fléchir celui ou celle qui m’exaspère. Je ne peux plus me l’encaisser. Je gagnerai envers et contre tout ».
Pardonnez-moi cette exagération qui n’est pas le reflet de toutes les situations familiales délicates.
Cependant, les parents qui recourent à la Justice, donnent champ libre à un tiers qui va exercer au mieux sa mission et ‘prendre la main’ sur certaines décisions à prendre telles que : la résidence de leur enfant, la contribution financière, le nombre de week-end, la répartition des vacances entre papa, maman, papy, mamy, les lieux et temps de rencontre avec leurs grands-parents, les possibilités de partir ou non en vacances à l’étranger. Chaque parent espère que le jugement lui sera profitable.
Les parents demandent aux JAF de décider où leur enfant va dormir et combien il va coûter ! Phrase trash, limite choquante mais qui laisse à penser que parfois, c’est un peu ça quand même…
Quand il est écrit que la médiation familiale est un espace d’accompagnement vers des potentialités gagnant/gagnant pour tous ces parents qui ont tant besoin de déposer, se poser et se reposer après parfois des mois ou années de perdant/gagnant.
Les parents y seront soutenus afin de ne plus être comme ces personnages figés dans un baby-foot dont la vie se déroule bien souvent à leurs insu, sans prendre de décisions éclairées ou pire encore, sans leur libre consentement quant aux décisions parentales.
Merci Monsieur Juston pour avoir apporté votre pierre à l’édifice de la médiation familiale et d’avoir contribué à son développement et merci à vous, chers lecteurs, pour avoir suivi cette série bien spécifique et avoir interagi avec moi durant ces 20 semaines.
Je reste attentive à continuer le dialogue et la réflexion sur l’intérêt de la médiation familiale.
* Avec l’aimable autorisation de Mr Marc Juston, magistrat honoraire, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com
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