Voir le conflit comme un acte désastreux, stérile et improductif ou le comprendre comme une opportunité de réfléchir à soi même, découvrir l’autre, se confronter et grandir ensemble. Voilà deux positions très différentes et qui n’amèneront probablement pas les mêmes résultats. Ainsi, il nous est donné de « profiter » du conflit comme un moyen de mieux se connaître, potentiels et limites, de découvrir l’autre comme une personne unique, libre, contrariante ou pas, prometteuse ou non. Il y aurait tant à dire sur le bénéfice du conflit et pourtant, le conflit a bien mauvais presse.
On ne sait quoi en faire. On ne sait comment le gérer. On ne sait comment en tirer profit.
Un conflit peut venir de peu de chose et émerger là dans l’inattendu. Un facteur propice, un contexte favorable et le conflit s’active par notre intermédiaire.
Un auteur écrivait*: « Sens toi libre de semer une pagaille à la mesure de ce que tu es prêt à nettoyer. »
Alors je veux me sentir libre de semer la pagaille quand je veux que les choses bougent, quand je ressens qu’une question appelle une réponse sans détour, sans ménagement. Mais, il me faut nettoyer ensuite et parfois, je serai seul(e) à le faire si l’autre ne veut pas prendre le temps de la recherche de solutions, de la réconciliation, du pardon et de la (re)construction du lien.
Le conflit est un mot latin et en simplifiant, il signifie ‘Lutter ensemble’. Du coup, il souffre d’une mauvaise image de marque. La guerre et la violence correspondent à un conflit qui a dégénéré et qui devient hors de contrôle de la raison.
Précisément, le conflit est la suite d’un désaccord qui n’a pas abouti à une loi ou à un contrat.
A noter, tant que la violence est latente, il est possible de faire intervenir la raison. Passée ce stade, l’issue par la médiation et/ou le dialogue est compromis pour un temps plus ou moins long. On ne sait quoi en faire. On ne sait comment le gérer. On ne sait comment en tirer profit.
Que provoque le conflit en moi ?
- Tristesse, peur, colère, appréhension, déception, perte de confiance, perte d’estime de soi, désillusion, désespoir, dépression, pessimisme, sentiment d’insécurité, …
- Stress: En physique, le stress est la pression que les poutres en acier d’une structure métallique étaient capables de supporter sans qu’elle s’écroule !
- Expressions corporelles et mouvements brusques pouvant manifester de l’agressivité voire de la violence.
Ainsi, bien souvent, dans le conflit, je m’effondre ou j’attaque
Comment s’en sortir ? Je vous propose quelques pistes.
Je serai plus tranquille et plus apte à sortir d’un conflit si je suis rassuré(e), assuré(e), conscient(e) de ma différence et dans un cadre protecteur.
Exemple Si vous êtes en conflit avec votre enfant, il a peut-être besoin de comprendre que vous l’aimerez quand même, que l’on peut être en conflit et la parole est utile pour trouver la solution. Vous êtes différents et vous avez absolument le droit de ne pas penser pareillement (valable pour chacun).
On ne peut pas ne pas communiquer. Dans la communication, on parle de verbal et non verbal 7% avec des mots, 38% avec le para-verbal (intonations, rythme, volume) et 55% en non verbal (geste, mimique, posture). Nous sommes des êtres appelés à la relation. L’être humain possède la parole qui est un média permettant de s’exprimer, se faire comprendre et d’échange.
Exemple : C’est l’histoire du mari qui rentre de plus en plus tard à la maison le soir pour éviter les reproches de sa femme.Qui a commencé ? La femme a-t-elle commencé ses reproches quand les absences de son mari ont été trop fréquentes ? Le mari a-t-il commencé à rentrer de plus en plus tard parce que sa femme trouvait toujours quelque chose à lui reprocher ?
Le mari et la femme pensent surement que l’autre est la cause du problème et qu’il/elle réagit à son comportement.
Comprendre que nous nous rejoignons très peu sur les faits mais plutôt sur les émotions.
Nous avons la possibilité d’exprimer nos pensées, nos émotions, nos droits, à les défendre tout en respectant ceux des autres. De manière directe, honnête et appropriée.
« Je vois que tu es triste (en colère) » « Est-ce que tu es ok pour me dire ce qui ne va pas ? »« Ce n’est pas rien ce que tu penses, ce que tu dis « Tu as le droit d’être énervé, de ne pas être d’accord » Je peux l’entendre, tu peux me le dire si tu veux »« Je vais peut-être trop vite, on peut reprendre sur ce que tu disais tout à l’heure » « Je comprends que nous ne soyons pas d’accord « Moi aussi, je ressens de la colère et j’aimerais que nous trouvions ensemble comment sortir de cela »…
L’autre est comme vous, une personne unique.
Il me ressemble mais il n’est pas moi et cette richesse amène ça: Je + Je + Je + Je = Nous
Une façon de sortir de l’impasse est de prendre du recul pour méta-communiquer (communiquer sur la communication) afin de comprendre les réelles intentions de chaque interlocuteur et non leurs interprétations.
Tenter d’identifier qui a tort et qui a raison dans une situation est donc voué à l’échec. En effet, ce n’est pas la personne qui est à reprendre, c’est toujours l’acte qui est à reprendre. Éviter: « Tu es méchant, tu es violent, tu n’as jamais fait comme il faut, tu es incapable… » On ne peut résumer quelqu’un à ses actes.
Attention au » TU qui TUES! »
Évitez d’avoir un public
- Pour créer un espace de parole
- Pour éviter l’expression d’une violence qui s’amplifie devant les autres (spectacle)
- Pour ne pas permettre à l’autre d’être le porte-parole des silencieux
- Pour se mettre dans une position spatiale de symétrie.
Enfin prenez conscience de votre valeur et de la possibilité qui vous est donnée de rencontrer un professionnel formé afin d’être accueilli(e) et soutenu(e) vers de meilleures perspectives.
La Médiation familiale est à votre service.
Proverbes 17.22: Un cœur joyeux est un bon remède mais un esprit abattu dessèche les os.
*La culture de l’honneur de Danny Sylk. Editions Hermeneia. 2018
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