La séparation conjugale apporte son lot de souffrances, de tristesse, de déception. C’est ce que nous constatons souvent en médiation familiale. Si rare d’entendre qu’une séparation, un divorce soient réussis. Illusion de penser que régler les choses matérielles et organiser le planning des enfants suffisent à ‘tourner la page’.
Certaines lectures sont propices à la libération de nos pensées trop souvent ‘confinées’ dans les obligations et fonctionnements du quotidien. Elles peuvent nous libérer la tête et nous amener à un peu de poésie. Les mots expriment nos émotions, les mettent en valeur, comme si nous avions besoin d’autorisation pour penser notre bien-être ou mal-être, notre abondance de ressentis parfois paradoxaux.
Et parfois, certains écrits nous invitent à réfléchir dans ce qui peut paraitre de prime abord, plus sombre. Ainsi, je vous partage quelques lignes inspirantes d’un roman écrit en 2003* :
Le père est parti du jour au lendemain alors qu’elle a 10 ans. Son père n’est même pas mort. Il est parti sans rien dire en laissant la jeune fille et sa mère.
« Mon père a perdu son prénom aussitôt. Il est devenu le salaud. Ma mère qui avait toujours eu la grossièreté et l’insulte en horreur, régurgitait ce mot avec difficulté, comme une chose immonde, poisseuse… Le regard de ma mère m’effritait en plein vol, comme un pigeon d’argile. J’étais issue de mauvaise herbe, rejeton de chiendent. Mon hérédité n’était plus équitablement partagée. Plus que la fille de ma mère, je devenais l’enfant de cet autre, ce fumier, cet immonde salaud… Elle avait reconnu mon père en moi, dans une de mes expressions, une façon de rire, un geste. Je me reprenais aussitôt. Je ne la revendiquais plus mon origine paternelle… ».
S’il vous prend l’envie de lire ce roman, vous pourriez vous sentir plus en faveur de la femme et mère abandonnée ou du père dont la seule issue à une vie de couple désastreuse était, pour lui, la fuite.
L’enfant est pourtant au centre. Au centre du roman, au centre de l’histoire.
Cette fillette subira de plein fouet sa double filiation jusqu’à s’effriter. La sculpture et la peinture seront ses exutoires dans lesquels, elle se façonnera une identité d’adulte libératoire.
Nous lisons à la page 101 : « Apprendre par cœur un dictionnaire ne fait pas devenir auteur observer un calendrier ne nous fait pas maître du temps, pianoter sur une calculatrice n’a jamais fait de nous un mathématicien hors pair ».
Se poser dans un espace de médiation familiale permet d’aller au delà même si les réalités pratiques sont à traiter. Il permet de modeler quelque chose de nouveau avec l’argile que vous y déposerez. Être plus juste dans son expression, donner à voir à l’Autre notre émotion, notre espérance, notre beauté intérieure et offrir à l’Autre son écoute, son accueil et son acceptation permettent un apaisement bien plus profond.
Que vous soyez potier, sculpteur, peintre ou d’un tout autre univers, nous serons ravies de vous lire, vous entendre et/ou de vous recevoir au cabinet.
*Une poignée d’argile de Marie-Sabine Roger. Éditions Thierry Magnier pages 44.47.48
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