Votre nouveau couple évolue et vous décidez de confirmer cette nouvelle union par mariage, pacs ou union libre. Etre ensemble prend alors une toute autre couleur d’autant plus quand il y a des enfants issus d’une union précédente.
Vivre ensemble peut devenir complexe et votre nouvelle vie vous questionne.
Dorénavant, vous avez à :
• Gérer un quotidien plus ardu en termes de tâches et de responsabilités
• Faire face à une famille nombreuse élargie
• S’adapter à un calendrier à multiples données (notamment par rapport aux droits de visite et d’hébergements des autres parents)
• Investir dans une habitation plus grande pour accueillir ‘la tribu’. Idem pour le véhicule ; Idem pour le lieu de vacances…
• Se confronter à des modes éducatifs parfois très différents
• Chercher votre légitimité en tant que beau-parent
La liste est longue et suscite de nombreuses déconvenues alors même que l’on souhaite témoigner de son amour, sa patience, son investissement et son espérance. Votre couple conjugal se trouve fragilisé car souvent peu préparé, débordé dans ce quotidien, souffrant de ne pouvoir se dire les choses en étant soutenu.
Loïc et Séverine sont mariés. Ils demandent un rendez-vous car ils n’en peuvent plus, disent-ils. Ils ont 2 petites filles en commun, l’une en école primaire, l’autre en maternelle. Séverine a un fils adolescent d’une 1ère union. Celui-ci vit avec eux. Le petit avait 1,5 an quand son père les a quittés pour vivre à l’étranger. 3 enfants habitent donc cette maison avec un écart d’âge conséquent.
Le garçon a très vite ‘connecté’ avec Loïc et l’a nommé ‘papa’ dans les mois qui ont suivi l’installation de monsieur. Les années passent, les cadres éducatifs et affectifs semblent être posés et actés de tous. Quelques années plus tard, crise d’adolescence, besoin de se confronter aux valeurs du couple, recherche d’identité vont provoquer un véritable raz de marée au sein de la famille.
Les paroles fusent, les punitions s’égrènent, les disputes frappent de plein fouet toute la maisonnée :
« Tu n’es pas mon père, tu n’as rien à me dire »
« Je n’ai plus confiance en lui, il me ment systématiquement »
« Tu laisses trop faire, tu n’as jamais su le briffer sérieusement »
…
Loïc et Séverine s’interrogent quant à la résistance de leur union voire à sa continuité. Loïc questionne sa légitimité, Séverine souhaite être soutenue dans cette période conflictuelle.
*Les prénoms ont été modifiés
En 2011 en France métropolitaine, 1,5 million d’enfants de moins de 18 ans vivent dans 720 000 familles recomposées, c’est-à-dire dans une famille où les enfants ne sont pas tous ceux du couple actuel. Ce qui correspond à un enfant sur dix. 940 000 d’entre eux vivent avec un parent et un beau-parent, le plus souvent avec leur mère et un beau-père (Sources Insee).
Ce qui interpelle aujourd’hui est la place de votre nouveau compagnon/nouvelle compagne dans l’espace de médiation familiale.
La médiation familiale est un « Processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes… » Définition du Conseil National Consultatif de la Médiation.
Ainsi, la médiation familiale permet de reconstruire du lien pour pacifier les relations et si possible trouver des solutions à ce qui pose problème. Elle est le lieu de la construction. Autrement dit, un lieu qui permet de construire ce qui n’existait pas jusqu’à lors.
La famille recomposée a un terreau : celui du ou des couples précédents.
Construire signifie savoir d’où l’on vient, ce que l’on est, définir ce que l’on veut voir s’élever, poser des fondations et monter les niveaux petit à petit. Enfin, s’assurer de la solidité du lieu de construction est élémentaire pour ceux qui ne veulent pas construire sur du sable !
Ainsi, l’espace de médiation familiale est le lieu dans lequel les beaux-parents ont toute leur légitimité lorsqu’il s’agit, par exemple, de parler de leur place, de leurs ressentis, de leur vision des évènements et de leurs projets avec leur conjoint/conjointe, compagnon/compagne.
Pour Loïc et Séverine, la médiation familiale a permis de repenser les fondations, les places de chacun, de considérer ensemble le principe d’autorité, de prendre des décisions quant à l’accompagnement de l’adolescent, de préserver au mieux les petites sœurs (demi-sœurs…) et de définir les perspectives du couple.
A aucun moment, le médiateur familial conseillera ou dirigera les entretiens. Les personnes ont l’autonomie et la compétence naturelle pour avancer sur ce chemin. Elles ont besoin d’un soutien neutre, impartial et confidentiel. Elles ont besoin d’un lieu, ‘hors du temps’, hors du quotidien, pour se poser et réfléchir à tête reposée.
La médiation familiale est un espace pour les beaux-parents
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